Les mots surlignés font l'objet d'une note
1Monsieur, je me suis reservé jusques à ceste heure de vous
2faire entendre que la fortune ma esté sy bonne depuis que
3suis en ce païs, que je naye heu resentiment de ma maladye
4qu’un lequel ma peu duré ; de sorte que me trouvant en ce
5temps de carnaval sy près de Venise, nay osé faillyr me
6transporter jusques là, tant pour veoir notre ambassadeur
7que aussy pour y remarquer une infinité de bien que je
8choses rares et principalement de belles femmes, et à bon
10marché. Vous pouvez croire asseurement que ce na poinct
11esté sans vous en souhaicter quelqu’une, de laquelle jespere
12quelque jour vous monstrer le portraict. Toutesfoys je n’y
13ay gueres peu sesiourner pour ce voyage, desirant cy revenir
14trouver le Flamand en ceste vylle pour noblier ce peu que
15javois jà apprins de luy et sy quelque aultre occasion ne
16men distraict, je suis deliberé y passer quelque temps pour
17croyre ledict flamand [ajouté : estre] homme rare de son mestyer. Cependant
18je vous supplieray me continuer en voz bonnes graces, et vous
19servir de moy en ce que vous cognoistrez que jauray
20le moien, à quoy me cognoistrez tousiours daussy bonne
21volonté que je prie à Notre Seigneur
22monsieur, vous donner très heureuse et longue vye. À
23Padoua, ce premier de mars 1574
24Votre plus affectioné serviteur
25Bressieus.
26